Voici comment (et pourquoi) cette femme de 42 ans a perdu 342 livres et retrouvé sa confiance en soi

Crystelle Chénier a toujours lutté contre des problèmes de poids. En 2012, elle atteint un sommet de 583 livres. Après d’innombrables tentatives de régimes infructueuses, elle se tourne vers la chirurgie bariatrique. Aujourd’hui, elle partage son parcours avec une sincérité bouleversante.
Crystelle, comment expliques-tu cette prise de poids constante au fil des années?
J’ai toujours été ronde. J’ai vécu de l’inceste et, dès l’âge de 5 ans, j’ai commencé à manger mes émotions. Mon poids est devenu une carapace, une protection contre mon père. Plus tard, au pensionnat, j’ai subi de l’intimidation reliée à mon poids, ce qui a amplifié mon trouble alimentaire. Progressivement, j’ai atteint près de 600 livres.
Comment était ta santé à l’époque?
Avec mon syndrome des ovaires polykystiques et mon excès de poids, j’ai développé plusieurs problèmes métaboliques: diabète, hypertension, cholestérol élevé. J’avais aussi des douleurs aux genoux et aux chevilles. Pourtant, j’ai toujours été active: je pratiquais le water-polo et d’autres sports. Ma grand-mère m’a montré qu’il fallait être forte et ne pas se limiter à cause du jugement des autres. J’étais très proche de ma grand-mère, qui est décédée cette année à l’âge de 94 ans. Durant ses derniers moments, elle m’a encore dit à quel point elle m’aimait et que je devais continuer à être forte.
Photo fournie par Crystelle Chénier
Qu’as-tu essayé comme régimes?
Je les ai tous faits, des jeûnes, Weight Watchers, des régimes protéinés, etc. À chaque fois je reprenais rapidement le poids perdu. J’ai été suivi quatre ans à l’hôpital Douglas pour mon trouble d’hyperphagie. J’ai eu une révélation en suivant Eva Laurence Valois (alias eva.bariatricgirlie sur instagram), qui souffrait aussi d’hyperphagie et qui a retrouvé un équilibre grâce à la chirurgie bariatrique. J’ai attendu trois ans pour être enfin opérée par le Dr Ronald Denis.
Photo fournie par Crystelle Chénier
Comment s’est déroulée la chirurgie bariatrique?
Très bien! Dès le lendemain de ma sleeve, je marchais, et, quatre jours plus tard, j’étais au gym. En trois ans, j’ai perdu 220 livres. Puis mon poids a fluctué au cours des années suivantes si bien que j’ai repris 85 livres. En 2021, une deuxième chirurgie m’a permis d’éliminer 207 livres pour atteindre 241 livres, mon poids actuel. J’ai essayé l’Ozempic pour descendre plus bas, mais les effets secondaires gastro-intestinaux étaient insupportables. Ce n’est pas pour moi!
À quoi ressemble ton alimentation aujourd’hui?
Je mange peu, un smoothie protéiné le matin, 90 g de viande, volaille ou poisson midi et soir ainsi qu’une portion de légumes. Je mange très peu de féculents, un dessert par année et presque pas d’alcool. Je sais que je devrais manger plus et six fois par jour comme le conseille ma nutritionniste, mais ma faim n’est pas au rendez-vous. J’ai enfin réglé mon problème de compulsion alimentaire et je peux dire que ma relation avec les aliments est plus saine que jamais.
Que conseillerais-tu à quelqu’un qui a beaucoup de poids à perdre?
Mange, dors, bouge! Je dors huit heures par nuit, j’évite les aliments transformés et je fais du sport trois à quatre fois par semaine. Tenir un journal et exprimer ses émotions aide énormément. Et surtout, obtenir du soutien est essentiel: ma conjointe a joué un rôle clé dans mon parcours.
Si l’excès de poids est important, la chirurgie bariatrique peut être une solution. Par contre, il faut être prêt à se projeter dans l’avenir, tout change après une perte de poids si importante. Cela peut-être confrontant pour certaines personnes!
Photo fournie par Crystelle Chénier
À 42 ans, comment te sens-tu?
Plus épanouie que jamais! Ma santé est transformée: je ne prends plus aucun médicament, sauf la Synthroid. Mon estime de moi, ma vie personnelle, ma sexualité… tout s’est amélioré. Le changement le plus important est ma santé mentale, j’ai un trouble de personnalité limite (TPL), mais je suis beaucoup moins intense qu’avant, beaucoup plus posée. Je me sens beaucoup plus équilibrée depuis ma dernière chirurgie. Je suis mieux dans ma tête donc prête à m’engager en amour, car il faut s’aimer avant d’aimer les autres. J’ai aussi fait le deuil de mon enfance, je ne veux pas être une victime, je continue d’avancer, de grandir.
Après des années en relations publiques, j’ai lancé ma propre agence en janvier dernier. Je veux repousser mes limites et je m’inspire de femmes entrepreneures comme Geneviève Everell (miss sushi à la maison). Côté personnel, je suis comblée: je me marie en octobre avec ma conjointe des cinq dernières années. On a comme projet d’adopter un enfant. Mon objectif est de passer sous la barre des 200 livres d’ici mon mariage. Je sais que je dois ajuster mon alimentation pour y arriver, mais je suis confiante. J’attendrai l’été pour choisir ma robe, car je crois en moi et en ma capacité d’atteindre cet objectif! Je sens que j’ai une influence positive sur les autres maintenant, mon oncle que j’adore a revu ses habitudes de vie en s’inspirant de moi et ma conjointe a aussi changé son alimentation. C’est beau de voir que je peux inspirer les autres à mon tour!